Classer les indépendant·es ?
Revisite empirique et méthodologique d’une question classique

 

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Dans le sillage des débats autour de la « moyennisation » de la société et du « retour des classes sociales », les travaux sur la stratification ont connu un important regain d'intérêt à partir de la fin des années 1990, notamment par le biais de perspectives ethnographiques. Le raffinement des méthodes et les différenciations toujours plus fines opérées au sein du monde salarial contrastent toutefois avec les difficultés qui entourent toujours la stratification sociale des indépendant·es. En dehors des extrémités de la structure sociale, cette opération demeure en pratique hautement incertaine. La nomenclature des PCS ne propose que des délimitations extrêmement frustes par le nombre de salarié·es ou la superficie des exploitations agricoles. L’ampleur de leur patrimoine et de leurs revenus est ensuite difficile à déterminer et peut se prêter à de multiples dissimulations. L’entrée par leurs pratiques culturelles peut enfin s’avérer peu discriminante en raison de leur affiliation majoritairement populaire. Des travaux récents ont proposé de contourner l’obstacle en envisageant un ensemble « en bas à droite » de l’espace social national, quand d’autres continuent à les rattacher en bloc aux classes moyennes. Malgré les avancées de la littérature sur la stratification sociale, les indépendant·es semblent parfois toujours aussi « inclassables » que la paysannerie des années 1970.

Cette journée d'études propose une double réflexion, à la fois analytique et méthodologique, sur la stratification des indépendant·es. L'enjeu consiste d'abord à restituer le plus finement possible leurs positions sociales à l'échelle locale ou nationale, leurs segmentations internes et leurs modes de vie, tout en tenant compte de leur propension à brouiller ou manipuler les distances sociales. Il s'agit dans le même temps de réfléchir aux méthodes les plus appropriées, tant du côté de l'ethnographie que des statistiques, pour stratifier les mondes indépendants. À travers une analyse renouvelée des positions sociales des non salarié·es, cette journée d'études souhaite contribuer en retour à une meilleure compréhension de la structuration de la société dans son ensemble.

 

La journée d'études se déroulera les 28 et 29 septembre 2023 à la Maison des Sciences de l'Homme de Dijon

 

 

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